Fruits/légumes La FNSEA demande à Nicolas Sarkozy d'intervenir

Dans un communiqué, la FNSEA accuse une partie des distributeurs de refuser d'appliquer les conditions demandées par le ministère, à savoir de fixer des prix d'achat supérieurs au coût de revient, et d'autre part de bloquer ses marges lorsque le prix descend trop bas, pour que le consommateur profite de la baisse et soit incité à acheter davantage. Tomates, melons, pêches et nectarines sont victimes d'une surproduction et de la concurrence étrangère, qui ont fait s'écrouler les prix d'achat aux producteurs depuis le début de la saison.

Mercredi, les autorités de la concurrence avaient jugé légalement possible de bloquer les marges des distributeurs au-dessous d'un certain prix, via des accords contractuels, ce que la distribution avait accepté, a plaidé la FNSEA. De plus M. Sarkozy a demandé vendredi que les contrats respectent des prix d'achat minimum. "Les tergiversations ne sont plus de mise, les producteurs sont à bout, il faut respecter les engagements avant que cela ne pète", avertit le communiqué. La FNSEA ajoute que si les accords tardent encore plusieurs jours, la saison sera terminée.

Le syndicat n'avait cependant pas encore envoyé mardi après-midi les prix minimums indicatifs par bassin de production, qu'elle veut demander aux distributeurs. Les contrats type devaient être expédiés dans la soirée, "mais nous savons déjà que certains distributeurs refuseront", a-t-elle souligné. Le ministère des Finances a indiqué qu'il ferait le point en début de semaine prochaine, sachant que Nicolas Sarkozy a de nouveau menacé mardi à Arcachon (Gironde) de fixer par décret des prix minimums si la négociation contractuelle échoue.

Cette solution divise les producteurs, une partie préférant écouler leur production surabondante à prix bradés plutôt que de ne pas vendre. "Certains distributeurs ont suspendu tout achat", accuse d'ailleurs la FNSEA. Des seuils minimums portant sur les produits français risquent aussi de favoriser les fruits et légumes importés -- allemands, belges, voire polonais -- bien moins chers.